Ce dimanche 3 janvier, des personnes ont perdu la vie. En effet, une opération militaire française avait lieu, non loin de Bounti, un village de taille modeste situé au centre du Mali. Dans cette région d'Afrique, la guerre fait rage depuis des années. La France occupe les lieux au motif de lutte contre les groupes armés "djihadistes". Mais pour cette opération, des questions sérieuses se posent.

C'est en effet ce 3 janvier que près de vingt hommes ont été tués, et d'autres ont été blessés, parfois grièvement. L'attaque de l'armée française est à l'origine de cet état de fait. Elle a eu lieu à proximité du village de Bounti, au centre du Mali. L’armée française se défend bien sûr de tels actes. Elle déclare que son attaque ciblait des groupes armés, et que ce sont eux qui ont été touchés par leurs tirs.

Néanmoins, il apparait en fait que des civils qui participaient à un mariage ont également été frappés par l'offensive de l'armée de l'Etat de l'hexagone.

Des témoins réfutent la version française

Certaines personnes présentes décrivent la scène. Pendant que les femmes faisaient la cuisine, les hommes discutaient entre eux, un peu à l'extérieur du village. D'après des proches des victimes contactés par Mediapart qui a révélé l'info, ainsi que des habitants des villages voisins, "ils étaient regroupés au milieu des champs en ce début d’après-midi, à quelques centaines de mètres des cases, lorsqu’ils ont été fauchés par des bombes. Selon un ami du marié, rescapé de la tuerie, qui, comme tous les autres témoins, a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, 18 corps ont été enterrés dans la foulée, puis un autre, trouvé peu après".

L’association communautaire des peuls "Jeunesse Tabital Pulaaku" a démenti jeudi la version de la force française Barkhane selon laquelle elle aurait visé des terroristes, publiant des détails précis sur le bombardement. Elle a d'ailleurs réalisé une liste de 19 noms correspondant aux victimes présumées. Tous sont des hommes. Cinq appartenaient à la même famille. Il y a aussi des blessés, dont huit, tous des hommes également, pour certains relativement âgés (plus de 60 ans), qui ont été secourus par Médecins sans frontières (MSF). L'organisation a demandé aux « autorités maliennes et à la communauté internationale d'ouvrir une enquête indépendante ».