La Jordanie et le Bahreïn ont rappelé leurs ambassadeurs à Tel-Aviv, ce qui met le Maroc, qui a normalisé ses relations avec Israël, sous pression. Le Maroc se retrouve dans une situation délicate, jonglant entre son alliance avec Israël et son soutien apparent à la cause palestinienne, en particulier à la lumière du génocide en cours à Gaza.

L'armée israélienne a bombardé la bande de Gaza de manière intensive depuis un mois, causant de lourdes pertes civiles. Cependant, deux pays arabes ayant des relations diplomatiques avec Israël ont décidé de prendre leur distance avec le régime de Benjamin Netanyahou. La Jordanie, le premier pays arabe à avoir des relations diplomatiques avec Israël, a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv après avoir condamné les massacres à Gaza.

Le Bahreïn a suivi cette décision en rappelant son ambassadeur à Tel-Aviv et en expulsant l'ambassadeur israélien de son territoire. Le Parlement bahreïni a également annoncé la suspension des relations commerciales avec Israël, confirmant son soutien à la cause palestinienne.

Cette prise de distance de la part de la Jordanie et du Bahreïn met le Maroc, qui a également normalisé ses relations avec Israël en 2020, sous pression. Le Maroc a exprimé son inquiétude face à la situation à Gaza, qualifiant les actions israéliennes d'actes d'escalade en violation du droit international humanitaire. Cependant, contrairement à la Jordanie et au Bahreïn, le Maroc n'a pas pris de mesures diplomatiques concrètes en réponse à la crise à Gaza. Il a évité de critiquer Israël de manière explicite.

Pression interne et externe

Cette position délicate du Maroc devient de plus en plus problématique alors qu'Israël continue ses opérations militaires à Gaza et que les manifestations de soutien aux Palestiniens se multiplient au Maroc.

En effet, les accords de normalisation avec Israël sont fortement contestés au Maroc. La majorité de la population marocaine demeure solidement en faveur des Palestiniens, comme en témoigne une manifestation qui a rassemblé plus d'un million de Marocains dans les rues de Rabat le dimanche 15 octobre pour dénoncer les bombardements de l'armée israélienne à Gaza.

Cette pression populaire sur le gouvernement marocain est constante depuis l'entrée en vigueur de ces accords, plaçant le Maroc dans une position délicate en équilibrant ses relations internationales tout en répondant aux attentes de son peuple.