La manifestation d'hier a été mouvementée, et de nombreuses personnes ont été arrêtées par la police de Bruxelles, ce dimanche 31 janvier. Parmi eux, un journaliste de Cité24. Nous en faisions état hier. Les policiers ne l'ont pas simplement arrêté. Ils lui ont saisi son matériel (micro et caméra) et l'ont fait asseoir dans du crottin de cheval au sol et lui ont masqué le visage. Pour le journaliste, la volonté d'humiliation était manifeste.

Quand il était en train de couvrir la manifestation contre les restrictions du gouvernement fédéral belge contre les mesures sanitaires, un journaliste de Cité24 a été privé de liberté.

Sur la vidéo, on voit bien que la raison à cela est le fait qu'il filmait des policiers en live. Cela ne leur a pas plu. Les tensions entre personnes qui filment (journalistes ou non) ne sont jamais simples. Les policiers montrent régulièrement les dents quand ils apparaissent devant la caméra, comme avec Ibrahima, qui en a perdu la vie.

Cela est visible dans la vidéo ci-dessous, à partir de 46min25' dans la vidéo ci-dessous.

Privé de son matériel et placé sur de la bouse de cheval

L'intimidation et le repoussement du journaliste de Cité24, Fayçal Cheffou, ont conduit à plus grave. En effet, quelques secondes plus tard, il était soumis à un contrôle... puis tout simplement arrêté.

Là, il a été privé de son matériel, de façon arbitraire. Des policiers lui ont saisi son micro professionnel de Cité24 et sa caméra. Ils l'ont fait asseoir au sol, derrière une file de jeunes déjà arrêtés.

Comme notre journaliste était réactif et contestait son état d'arrestation, un policier lui a tout simplement couvert le visage avec un cache-col.

Assis par terre, les policiers, en nombre autour de lui et des jeunes, l'ont placé là où il y avait du crottin de cheval.

"Roulé au sol et humilié"

Il a tenté de retirer ce qui lui cachait le visage. Comme il était masqué et avait les mains colsonnées dans le dos, il a dû le faire en s'aidant du sol... dans la bouse épars. Pendant ce temps, les policiers l'humiliaient. "Un policier avec un bonnet sur la tête et un masque covid bleu m' dit : "Je vais t'éduquer", explique Fayçal Cheffou. Ce policier lui a en outre serré la cordelette près du cou, ce qui empêchait le journaliste de bien respirer. Par ailleurs, il a également perdu ses lunettes dans le tumulte, l'a signalé sans aucune réponse des policiers tout autour.

Fayçal Cheffou s'est pourtant toujours montré coopératif et respectueux de la loi. Il est resté environ une vingtaine de minutes comme cela, a-t-il expliqué.

Des policiers manifestement dans l'illégalité

En outre, notre journaliste a noté que certains de ces policiers, eux, se sont montrés contrevenant à la loi. En effet, le fait qu'ils aient saisi son matériel, qu'il l'aient empêché de faire son travail de journaliste et de filmer sont des actes illégaux.

Les policiers se sont autorisés à couper le live Facebook du journaliste.

Par ailleurs, concernant les brassards que des policiers ne portaient pas au début de l'interpellation du journaliste est illégal. L'article 41 de la loi sur la fonction de police du 5 août 1992 (modifiée et entrée en vigueur en 2018) est claire à ce sujet. Il y est dit que "Tout membre du cadre opérationnel en service doit pouvoir être identifié en toutes circonstances. Les membres du cadre opérationnel en uniforme portent une plaquette nominative apposée de manière visible et lisible à un endroit déterminé de leur uniforme."

La police sur son site internet le rappelle bien, elle-même. Ce n'est pas ce qu'on voit dans la vidéo (ci-dessus à la 39ème minute et la 46ème minute). Y aurait-il donc du laxisme entre la loi et son application parmi les forces de l'ordre ? La question est posée.

Voici une seconde vidéo sur ce qui s'est passé en direct de cellule, après l'arrestation. C'était aux Casernes d'Etterbeek.

Le journaliste va entamer des poursuites légales contre les agissements dont il a été question, ce 31 janvier à son égard.