L'affaire dont il est question ici remonte au 7 mai 2018. Ce jour-là, Lamine Bangoura, un jeune homme d’origine guinéenne âgé de 27 ans, voit la police sonner à sa porte pour l'expulser de son logement à Roulers (en Belgique, entre les villes de Bruges et Courtrai). Il en ressortira mort. Les policiers l'ont étouffé jusqu'à ce que mort s'en suive.

Lamine est parfois présenté comme le George Floyd belge, bien que son décès soit survenu environ deux ans plus tôt que celui de l'américain à Minneapolis. Mais des similitudes, il y en a plus d'une, effectivement.

Le 7 mai 2018, il reçoit une visite à domicile destinée à l’expulser de son appartement de Roulers en raison d’un retard de paiement de 1600 euros. La police vient à son domicile. Elle le maltraite et l'étouffe. La brutalité des policiers à son égard entraînera sa mort par asphyxie.

La description de ce drame comporte encore de nombreuses zones d'ombre, mais la volonté de la famille de faire la lumière sur la mort de Lamine semble loin d'être partagée par la police.

Plus de 2 ans et demi après les faits, la famille n'a toujours pas pu enterrer le corps de Lamine.

Vidéo de l'entretien sur l'affaire Lamine réalisé par le journaliste Olivier Mukuna - DR

Cette affaire a été dénoncée par des ONG des droits humains, notamment la Ligue des droits humains. Alexis Deswaef (ex-porte parole de l'association) s'est exprimé sur l'affaire, en tant qu'avocat de la famille. Le père de la victime a également répondu aux questions du journaliste indépendant Olivier Mukuna ainsi que le journaliste d'investigation Douglas De Coninck du quotidien flamand De Morgen.

"Potentiel mensonge policier"

Un des points assez interpellant, comme le souligne l'avocat Alexis Deswaef : "Le procureur a demandé un non-lieu pour les policiers (...) alors que les éléments à charge sont légion dans le dossier de cette affaire".

Douglas De Coninck évoque la contradiction entre les versions policières sur les faits. L'un d'eux déclare que Lamine "avait attaqué avec un couteau les policiers", d'où leur réaction. Il semblerait qu'il y ait, selon le journaliste dans la vidéo ci-dessus, un potentiel mensonge policier car un autre des policier a déclaré au comité P qu'il n'y avait "jamais eu de couteau".

Pas un fait isolé

C'était trois mois environ après la mort de Jozef Chovanec lui aussi tué par asphyxie du fait d'une intervention policière, à l'aéroport de Charleroi (où l'une des policières présentes avait d'ailleurs fait un salut nazi). C'est aussi dix jours plus tard se produisait un autre drame, cette fois-ci sur une enfant à bord d'une camionnette : le décès de Mawda, deux ans, tuée par un policier sur une autoroute d'une balle dans la tête.