Les hôpitaux belges viennent de recevoir un courrier alarmant. Dans cette missive, ils ont pu y lire qu'ils étaient dans l'obligation de reporter l'ensemble des soins considérés comme "non urgents". Cela devra durer 15 jours. Ceci est une conséquence directe de la hausse des cas de contamination au covid. Trois secteurs sont concernés par cette obligation de report. Il y a d'abord les soins intensifs que l'on peut reporter. Puis, il y a les hospitalisations classiques et, enfin, les activités de chirurgie de jour.
Pour les patients des hôpitaux belges, cette nouvelle risque bien de désappointer plus d'un citoyen du pays. C'est pourtant décidé, d'ores et déjà. L'obligation vient de plus haut et les hôpitaux doivent s'y conformer.
En effet, une lettre leur a été envoyée récemment qui les oblige à revoir leurs priorités en termes de soins donnés à tel ou tel patient qui arriverait. Ce courrier a été envoyé par le Comité Hospital & Transport Surge Capacity (HTSC). Cet organe a la charge de surveiller la situation dans les hôpitaux de Belgique tout au long de l'épidémie de covid, au quotidien.
Par conséquent, au vu des chiffres de contamination actuels, il a décidé d'agir de manière plus affirmée.
Trois activités médicales devront être reportées
Le Comité Hospital & Transport Surge Capacity (HTSC) a donc sélectionné trois secteurs d'activités médicales qui devront être remis à plus tard.
Ces secteurs suspendus sont les hospitalisations classiques sans soins intensifs requis, les soins intensifs possiblement reportables et les activités d'hôpital de jour de chirurgie. Pour ces patients-là, il va donc falloir attendre 15 jours, au moins, pour pouvoir être soignés.
Les cas d'urgence ne sont évidemment pas concernés par cette nouvelle règle organisationnelle temporaire. En effet, les interventions vitales, les traitements vitaux, les chimiothérapies, les dialyses ou encore revalidations essentielles ne sont pas concernés par cette imposition du HTSC.
Par ailleurs, le HSTC demande d'ouvrir plus de lits pour les patients atteints par le covid.
En outre, dès que la situation des contaminations au covid redescendra, les choses devraient revenir à la normale, par ailleurs.
"C'est pour ne pas surcharger les hôpitaux"
L'objectif premier de cette imposition est donc d'éviter une saturation des services hospitaliers et notamment des soins intensifs de Belgique.
Aujourd'hui, 3.750 malades du covid font l'objet d'une hospitalisation en Belgique. Parmi ceux-ci, 780 sont en soins intensifs. Le HTSC, à l'origine de la lettre, s'inquiète que cela monte encore en ce début du mois de décembre. "D'ici le 6 décembre, nous devrions dépasser les 900 patients covid aux soins intensifs. Sans revirement de situation, ce seront même 1.000 patients covid en soins intensifs d'ici le 10 décembre." C'est ce qu'il a expliqué.
Cécile Van de Konijnenburg (Chief Medical Officer Belgique), Marcel Van der Auwera (président du Comité HTSC) et le professeur Erika Vlieghe (expert scientifique du Comité) n'ont pas caché leur inquiétude. « Nous constatons que l’évolution au sein des hôpitaux et des unités de soins intensifs est très précaire. Le Comité doit, par analogie avec les derniers mois, prendre les mesures de régulation nécessaires en fonction de l’évolution épidémiologique et de la lourde charge qui pèse sur le secteur hospitalier. »
Quid des autres pays ? Les exemples français et allemand
Pour ce qui est des autres pays européens, une situation similaire semble se dessiner jour après jour. En effet, les hôpitaux de France et d'Allemagne, par exemple, sont parfois soumis à une saturation des lits, comme par le passé.
En France, on apprend ce mercredi 1er décembre que "la 5e vague inquiète les services de réanimation des hôpitaux".
En Allemagne, la nouvelle vague de cas de covid a pour conséquence une saturation de nombreux hôpitaux. C'est, semble-t-il, ce que veut éviter le HTSC pour la Belgique.