Accueillant des sans-papiers dont plusieurs sont en grève de la faim, l'ULB pousse Samy Mahdi (CD&V) à adopter une politique cohérente et digne faisant réellement écho aux revendications des sans-papiers.

Dans le contexte sanitaire, des centaines de sans-papiers occupent le campus de la plaine de l'Université Libre Bruxelles (ULB) depuis plus de 100 jours, des locaux de la VUB ainsi que l'Eglise du Béguinage. Une triple occupation politique qui s'est durcie, face à l'immobilisme gouvernemental, avec le lancement d'une grève de la faim annoncée et couverte par Cité 24. A l'heure actuelle, on dénombre encore 475 grévistes, en souffrances diverses...

Des travailleurs exploités contribuant à la richesse du pays

Favorable à un débat sur la condition des personnes sans-papiers en Belgique, les autorités de L'ULB demandent au gouvernement fédéral comme au Secrétaire d'Etat à l'Asile et à l'immigration : "l'adoption d'une politique accueillante, cohérente et digne faisant réellement écho aux revendications des sans-papiers".

Par ailleurs, l’ULB soutient publiquement les revendications des personnes sans-papiers et réaffirme son souhait de prolonger l’hébergement de cette occupation politique tant qu'aucune solution gouvernementale ne sera en vue. C'est ce qu'a décidé la séance du Conseil académique de l'Université bruxelloise, le 31 mai dernier.

Des sans-papiers qui, pour rappel, résident en Belgique depuis plusieurs années voire plusieurs décennies. Des femmes et des hommes qui travaillent sans jamais voir le fruit de leur labeur valorisé à sa juste valeur. Des travailleurs souvent exploités mais qui contribuent à la richesse du pays. A cette précarité administrative et financière, s'ajoute la difficulté récurrente de trouver un logement décent. En plus de ses vicissitudes, leur statut illégal les privent de la sécurité sociale mais prive également les finances publiques des contributions de leur travail.

Quelles sont leurs revendications ?

Parvenir à fixer des critères clairs et objectifs définissant des conditions de régularisation, c'est la principale revendications des occupants. Ensuite, que la régularisation soit automatique lorsque les critères sont remplis. Enfin, qu’une commission indépendante contrôle le processus.

A l'image de ce qu'ont décidé d’autres pays européens (Portugal, Espagne, Italie, France), le gouvernement belge, en raison de la pandémie, devrait prolonger les titres de séjour provisoires existants et proposer des titres de séjour provisoires d’un an.

Le temps, peut-être, d'enfin mettre en oeuvre une politique de régularisation claire ?