C'est l'idée "à la française" du directeur de l’hôpital UZ Brussel, Marc Noppen, pour combler ce qu'il appelle "le retard vaccinal" à Bruxelles. Dans l'émission Terzake (VRT), le médecin-manager a déclaré : “Nous devons rendre la situation aussi difficile que possible pour les non-vaccinés”.

Aujourd'hui, en période de pandémie, on réfléchit moins qu'hier. On ne parle plus qu'en chiffres, pourcentages et database. Dans une conversation, privée ou publique, si vous n'exhibez pas l'un ou l'autre des sésames statistiques, vous êtes un.e "complotiste", indigne d'intérêt et de toute expression médiatique mainstream.

Selon ces "normes indiscutables" et trop peu discutées, Bruxelles serait à la traîne ou en résistance envers la politique de vaccination anti-Covid. Une campagne dont les responsables cachent de moins en moins leurs velléités autoritaires et liberticides.

Moins d'un Bruxellois sur deux vacciné

En Région flamande (6 millions d'habitants), plus de 90 % de la population adulte a reçu sa première dose de vaccin anti-Covid ; en Wallonie (4 millions), le pourcentage de primo-vaccinés est évalué à 66 %, tandis que Bruxelles (1 million) n’a pas atteint les 50 %. Selon Marc Noppen, directeur-général de l’UZ Brussel, le phénomène serait "métropolitain" et s'observerait aussi dans d'autres capitales européennes "multiethniques".

Nous avons de grandes difficultés à atteindre cette population”, a déclaré Noppen à Terzake (VRT). "Ce problème est internationalement le même dans toutes les métropoles multiethniques”. Selon le médecin-manager, l’une des explications serait que certaines communautés ne s'informent pas via les médias mainstream. “Ils s’informent sur Internet ou dans les groupes Whatsapp”, croit judicieux de préciser le manager de l’UZ Brussel, cette fois sans le moindre chiffre à l'appui.

Dans cette "réflexion" qui pointe comme réfractaires aux vaccins les citoyens non-blancs, bi ou tri-culturels, Noppen oublie que nombre de bruxellois, belgo-blancs, refusent aussi de se faire inoculer un vaccin qui reste controversé quant à la gravité de ses effets secondaires. Pour l'écrire dans la novlangue d'aujourd'hui : "au regard de la balance bénéfice-risque", beaucoup de bruxellois.e.s craignent de devenir "l'élément statistique" mortel ou handicapé à vie. Surtout chez les jeunes. Un voire plusieurs débats médiatiques, libres et contradictoires, sur ce sujet crucial seraient plus qu'urgent et nécessaire. Mais, depuis près de deux ans, politiciens au pouvoir, lobbying pharmaceutique et médias mainstream s'entendent à merveille pour le repousser.

"Leur rendre la situation la plus difficile possible"

Pour convaincre les sceptiques et les opposants à l'actuelle vaccination, “nous devons aller nous-mêmes vers ces groupes”, poursuit Marc Noppen. Ici aussi, le manager oublie que c'est déjà "en route" depuis début juillet avec le Vaccibus bruxellois. Ce bus, bourré du controversé Johnson & Johnson, qui sillonne communes et quartiers bruxellois pour inciter à se faire vacciner. “Ceux qui peuvent être convaincus, vous pouvez les persuader en allant vers les gens directement et en rendant la vie aussi difficile que possible pour les non-vaccinés.”, conclut tranquillement Noppen.

Autre grande métropole multiethnique, les chiffres de vaccination d'Anvers sont supérieurs à ceux de Bruxelles. La ville portuaire affiche 65 % de sa population adulte primo-vaccinée. Mais selon Marc Noppen, casque colonial vissé sur la tête et obnubilé par son "coupable bronzé", comparer Bruxelles et Anvers ne tient pas. “Bruxelles compte 185 nationalités et 70 langues. Bruxelles est notre seule ville internationale”, avance-t-il avant de conclure : "Nous avons trop attendu pour aller vers les citoyens et dans les quartiers.

Communication délirante d'un manager fatigué, ballon d'essai politique ou prélude au "Pass sanitaire bruxellois" dont la possible activation sera, à la rentrée, sur la table des discussions de la Région bruxelloise ?