Cela s'est produit ce 10 mars en milieu de matinée. Une dizaine de personnes étaient regroupées à proximité du chantier du GCO (près de Strasbourg, France). Dans la vidéo, un participant s'est fait contrôler son identité deux fois de suite par un gendarme puis un autre, collègue du premier. Le motif invoqué était rassemblement interdit. L'homme a pourtant rappeler que la distanciation était respectée. Il a fait remarquer que les gendarmes étaient tout aussi nombreux, voire plus. Il a été verbalisé, tout de même.

Ce mercredi 10 mars, une dizaine de personnes s'étaient rassemblées. C'était sur une route de campagne. Elle menait au chantier du GCO, non loin de la ville de Strasbourg, France.

Ce chantier suscite de fortes contestations dans la région et au-delà, pour ce qu'il peut engendrer. Ainsi, des citoyens se mobilisent comme cela a été le cas, ce mercredi matin.

En outre, le maire de Duppigheim, aussi président de l'association Qualité de vie du village, présente l'aire de services de son point de vue. Il rappelle les nuisances qu'elle va générer, pour sa commune, alors qu'elle est implantée sur le ban de Duttlenheim. Par conséquent, Julien Haegy a introduit un recours au tribunal administratif de Strasbourg, il y a quelques semaines, reprochant notamment une insuffisance d'études d'impact.

Les militants présents ont déployé une banderole, très soucieux de respecter les règles sanitaires, pour prendre la pose photo devant les médias.

Toutefois la police s'en est prise à eux. Un homme, qui filmait une vidéo en live, a vu son identité contrôlée deux fois. "Pourquoi prenez-vous mon identité alors que je viens de la donner à l'un de vos collègues ?", a demandé l'homme qui filmait.

Les gendarmes l'ont ensuite menacé de verbalisation pour non respect des normes sanitaires. Le rassemblement était en extérieur. Le risque de contamination du covid était quasi nul, comme l'a rappelé récemment Gérald Kierzek, médecin médiatique et directeur de Doctissimo.

Chronologie des faits

Avant 9h ce mercredi matin, une vingtaine de militants anti-GCO sont allés le site du chantier à Kolbsheim. Ils ont remonté la piste dédiée aux travaux, aux abords des anciennes Zad et forêt, et du château. Emmenés par Mickaël Kugler, figure de la lutte, certains sont montés sur le viaduc de la Bruche, ouvrage majeur de la future A355.

9h50 : Les militants sont remontés dans le village. Après une discussion sur le respect des règles sanitaires avec les gendarmes.

9h20 : Les derniers manifestants sont ressortis, dans le calme. Les engins ont redémarré. La gendarmerie a demandé quelques identités. Certains discutent avec les agents. L'ambiance est toujours calme.

9h10 : Les machines continuent leur travail bruyamment, comme si de rien n'était. Deux ouvriers ont interpellé les manifestants, venus sans banderoles (mais pour certains avec des bonnets verts, symboles du combat écologique) : «Eh, ils sont où, les gilets jaunes ?» L'un : «Je suis avec vous !» L'autre : «Ce n'est pas un salon de visite ici, laissez-nous travailler !». Puis, la grille d'entrée a été fermée. Très vite, les gendarmes sont arrivés sur place (et c'est là qu'ils s'en sont pris aux protestataires, comme on le voit sur la vidéo).

10h40 : Les militants se sont dirigés vers Duppigheim et la future aire de services. Par groupes de six au maximum et à bonne distance, pour respecter les consignes de la gendarmerie. Aux abords de la RD711, ils observent les engins travailler. Une camionnette de gendarmerie y est garée. Les manifestants sont allés au calme, parler loin du bruit du chantier, qui les a fait se mobiliser.