Dans le quartier du Sablon (centre-ville de Bruxelles), le syndicat socialiste FGTB a introduit et obtenu une ordonnance d'expulsion de 46 sans-papiers. Ceux-ci occupent le bâtiment. Ils déclarent "Nous n'avons nulle part d'autre où aller". Autrement dit, ils seront soumis au froid de l'hiver et de la rue. La FGTB prétexte, pour sa part, que "la vente du bâtiment est imminente".

Pas moins de quarante-six personnes sans-papiers, dont 17 enfants, pourraient bien être expulsés d’un bâtiment qui appartient au syndicat socialiste FGTB, dans le quartier du Sablon à Bruxelles et qu'il a mis en vente.

La Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) demande l'expulsion de 46 personnes, dont des femmes et des enfants, d'une occupation au 8 rue Joseph Stevens à Bruxelles.

Une des habitantes que la FGTB veut chasser a déclaré : “La FGTB a introduit une requête unilatérale et obtenu une ordonnance d’expulsion. Nous avons reçu la signification d’expulsion mardi, nous sommant de quitter les lieux dans les huit jours”.

Elle ajoute : “Notre demande était de pouvoir rester jusqu’à la fin juin. Quitter le bâtiment en pleine période hivernale, au milieu de l’année scolaire et à un moment où il est clair que la pandémie et sa batterie de mesures sanitaires contraignantes sont loin d’être terminées, c’est impossible! À moins de provoquer un véritable drame social".

"Nous ne comprenons pas l'urgence"

Par ailleurs, cette même résidente dit : “La FGTB avance comme argument ‘la nécessité absolue’ car la vente du bâtiment est imminente. D’après ce que l’on sait, il y a effectivement un compromis de vente signé avec la société immobilière Citadel, qui a le projet de faire des appartements de luxe, mais la vente est conditionnée à l’obtention du permis d’urbanisme, lequel est suspendu depuis le 28 décembre dernier. Nous ne comprenons donc pas l’urgence“.

En fait, cette occupation temporaire des bureaux vides de la FGTB au Sablon est autorisée depuis deux ans. “Nous déplorons amèrement le fossé vertigineux entre vos discours politiques et vos agissements”, ont écrit les habitants au président de la FGTB, Thierry Bodson. “Que valent dès lors vos publications, communiqués de presse et autres campagnes en faveurs du droit des plus démunis, face aux intérêts manifestement supérieurs de l’économie de votre organisation? “, y questionnent-ils.

Point de vue de la FGTB

Ce vendredi 19 février, Thierry Bodson, président de la FGTB a tenté de s'expliquer : “Ce bâtiment, nous ne l’occupons plus depuis mai 2019. Nous avons alors permis, en juin de la même année, une occupation temporaire. Puis, en mars 2020, nous avons informé les habitants que nous avions signé un compromis de vente et nous leur avons proposé de l’aide pour le relogement”

Il a ajouté :“Nous les avons rencontrés une nouvelle fois en novembre 2020, pour leur dire que l’échéance approchait, puis ils ont rompu le contact”.

En outre, Thierry Bodson a dit :“Nous n’avons pas eu d’autre choix car le temps presse. Nous avons en effet rendez-vous chez le notaire mi-avril et nous allons devoir nous engager à céder un bâtiment libre d’occupation”, a-t-il souligné. “S’il y a une reprise du dialogue et que l’on trouve un accord à l’amiable, tant qu’il se situe avant la mi-avril, alors bien sûr nous retirerons notre requête. Mais à ce jour, la communication semble rompue“.

Cité24 a interviewé ces occupants du bâtiment pour en savoir plus. Ils ont fait état de leur situation critique. Vidéos.