Ce 14 février, la ministre française de l'enseignement supérieur Frédérique Vidal a choqué. En effet, elle a repris un concept d'habitude attribué à l'extrême-droite. Elle a déclaré que "l'islamo-gauchisme gangrène la société" donc les universités aussi "puisque elles font partie de la société". Cette phrase en dit long. Les stéréotypes xénophobes et racistes semblent de plus en plus pregnants dans la majorité.
Cette phrase arrive quelques jours après le débat de droite dure sur l'immigration et l'islam (thèmes d'extrême-droite) entre Gérald Darmanin et Marine Le Pen. Pendant plus d'une heure, ils ont débattu autour d'un seul sujet ou presque : l'islam. Ils avaient relié, comme le fait souvent l'extrême-droite en général, les musulmans à la question du fondamentalisme, puis du terrorisme. Sans oublier l'immigration.
Par ailleurs, le concept d'islamo-gauchisme est souvent utilisé par l'extrême-droite, par la droite mais à présent par le parti de Macron, LREM.
Là, c'est la ministre de l'enseignement supérieur Frédérique Vidal qui en a remis une couche. C'était face au journaliste Jean-Pierre Elkabbach, sur C8, ce dimanche 14 février dernier.
Elle a accusé "les islamo-gauchistes de diviser, de fracturer" la société.
Il y a quelques temps, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, avait aussi utilisé le terme, très calmement, face caméra.
Réactions
Les réactions et les critiques ne se sont pas faites attendre. La réaction de Camille Froidevaux-Metterie, philosophe féministe et prof de sciences po, est emblématique. "Elle a saccagé notre système d'enseignement sup. et de recherche, elle abandonne nos étudiant·e·s en pleine crise, elle crache sur les sciences sociales et se ridiculise en réclamant une enquête sur l'islamogauchisme dans l'université.(...)", dit cette dernière.
La CPU (Conférence des présidents d'universités) a réagi par communiqué de presse aux déclaration de la ministre. Pour la CPU, "il faut stopper les confusions et polémiques stériles". Ils n'ont pas mis le doigt, pour leur part, sur le caractère xénophobe de ce qualificatif.