La conférence de presse de la famille du jeune Ibrahima, décédé ce 9 janvier à 20h22 suite à une arrestation par la police de la zone Bruxelles-Nord n'a pas fait l'objet d'articles ni de vidéos de reportage de la part de la quasi-totalité des médias belges selon nous. D'un autre côté, ceux-ci avaient relayé la version du parquet sur les événements en question. La Charte de Munich requiert pourtant l'écoute de toutes les parties dans un sujet traité. Y aurait-il eu une partialité dans leur traitement de l'info ?

Ceux qu'on nomme parfois les médias "installés" ou "traditionnels" n'ont, à l'exception de Sudinfo et Le Soir, manifestement pas consacré d'articles sur la conférence de presse de la famille du jeune Ibrahima. Ce dernier est décédé ce samedi 9 janvier dernier une heure et demie environ après avoir été arrêté par la police de Saint-Josse-Ten-Noode, qui fait partie de la zone de Bruxelles-Nord.

Certes, la famille de la victime, dont Aissatou, la sœur, n'avaient pas souhaité que tous les médias soient présents lors de cette conférence. Ils n'avaient laissé entrer que "ceux en qui ils avaient confiance". Parmi ceux-ci, il y avait Cité24, qui avait déjà interviewé le frère d'Ibrahima, pour parler de la manifestation de ce mercredi 13 que Cité24 avait également couvert.

Néanmoins, doit être posée la question suivante : Pourquoi la presse traditionnelle n'a pas relayée la version de la famille d'Ibrahima lors de leur conférence de presse ce mercredi ?

Respect de la Charte de Munich ?

Certains sur les réseaux sociaux sont allés plus loin : "Comment faire confiance à des médias qui ne respectent ni la famille de la victime, ni la charte des journalistes ?" En effet, la Charte de Munich considère qu'un des devoirs du journaliste est de ne pas confondre son métier avec celui de "propagandiste" (point n°9). Il est entendu ici que le journaliste ne doit donc pas être partial, et doit être le relai de toutes les parties (pour respecter le point n°1 de la Charte, celui de "respecter la vérité").

Or, de nombreux médias ont relayé la version du parquet, qui relaye, lui, la version policière sur cette affaire mais n'ont pas fait état des propos tenus lors de la conférence de presse de la famille.

Autre question : le policier inculpé est-il privé de liberté ?

Aucune information de la presse "installée" (ni même alternative) n'a été donnée sur la question suivante : le policier poursuivi par la justice pour homicide involontaire sur la personne d'Ibrahima est-il privé de liberté ? Suspendu de ses fonctions ?

Toutes ces interrogations sont à cette heure sans réponse.