L'affaire Ibrahima, ce jeune homme de 23 ans décédé suite à une interpellation de la police, n'en finit pas d'être au centre des débats. Ce qui est important pour les militants antiracistes qui demandent que justice soit faite dans cette affaire dont les contours restent à ce jour toujours flous et mal connus. Bruxelles Panthères, association antiraciste, interpelle le roi Philippe qui par pur hasard s'était retrouvé au milieu des scènes de tension entre policiers et manifestants ce 13 janvier.

Le mercredi dernier, une manifestation en soutien à la famille d'Ibrahima et demandant la justice pour ce dernier avait lieu à Bruxelles. Une certaine détérioration du matériel urbain avait été constaté, un commissariat en feu, mais aussi des violences policières, notamment des tirs de flashball à bout portant.

Le Collectif Bruxelles Panthères a écrit une lettre ouverte au roi des Belges, Philippe 1er. Dans celle-ci, il est fait état de la situation préoccupante, pour Bruxelles Panthères, des quartiers populaires de la capitale belge.

On peut y lire : "Les images ont fait le tour des réseaux sociaux, le convoi du roi s’est retrouvé dans la manifestation du mercredi 13 Janvier 2021, qui visait à dénoncer le décès d’Ibrahima Barrie, tué quelques jours auparavant par la police de Saint-Josse alors qu'il filmait une arrestation aux alentours de la gare du Nord."

"Sire, Vous habitez dans le nord de Bruxelles"

Bruxelles Panthères ajoute que, comme le roi a pu le voir, que les jeunes issus de l'immigration sont encore aujourd'hui dans une situation problématique : "Sire, si je me permets de solliciter Votre attention, c’est dans la mesure où ces faits ne constituent pas pour Vous quelque chose d’extérieur. C’est une réalité, Vous l’avez vécu mercredi soir. Vous habitez Bruxelles et chaque fois que Vous Vous rendez à Votre bureau, au Palais royal de Bruxelles, au départ de Laeken, Vous passez par la place Liedts. Vous habitez dans le nord de Bruxelles, où cette réalité fait partie du quotidien de la jeunesse bruxelloise issue de l’immigration post-coloniale."

Pas d'illusion

Cette lettre ne changera peut-être pas foncièrement le quotidien dans lesdits quartiers. Les auteurs ne s'illusionnent d'ailleurs pas là-dessus. Mais elle peut être vue comme un moyen de comprendre ce qui s'est déroulé ce 13 janvier dernier à Bruxelles. Pour que petit à petit, les choses bougent, dans le sens de moins, et à terme plus du tout, de racisme systémique, qui engendre des événements de ce type. Ici, la mort d'Ibrahima.