Un livre révèle des échanges houleux entre le président américain et le Premier ministre israélien à propos du conflit israélo-palestinien.

Le journaliste Bob Woodward, célèbre pour avoir révélé le scandale du Watergate, sort un nouveau livre explosif, War, le 15 octobre. Il y décrit les relations difficiles entre Joe Biden et Benjamin Netanyahu, visé par la Cour pénale internationale (CPI) pour l'extermination des Palestiniens. Les deux dirigeants s'affrontent sur la gestion de la guerre dans la bande de Gaza.

En avril dernier, lors d'une conversation téléphonique, Joe Biden aurait demandé à Netanyahu quelle était sa stratégie pour mettre fin à la guerre. Le Premier ministre israélien aurait répondu : « Nous devons rentrer dans Rafah ».

À cela, le président américain aurait répliqué : « Bibi, tu n’as pas de stratégie ». Frustré, il aurait ensuite qualifié Netanyahu de « putain de menteur » et l'aurait accusé de ne penser qu’à sa survie politique.

Un échange particulièrement virulent

En juillet, après une frappe israélienne à Beyrouth, qui a tué un dirigeant du Hezbollah et trois civils, Biden aurait explosé. Lors d'un appel, il aurait crié : « Bibi, c'est quoi ce bordel ? ».

Cette colère reflète l'exaspération croissante de Biden face à la gestion du conflit par Israël. En septembre, il critiquait encore Netanyahu pour ne pas faire assez pour libérer les prisonniers israéliens détenus par le Hamas.

Malgré ses prétendues réprimandes, Biden n’a pas imposé de restrictions majeures à l’aide militaire américaine à Israël, sauf pour suspendre temporairement la livraison de bombes en mai. La vice-présidente Kamala Harris soutient Biden, mais joue un rôle secondaire dans les décisions de politique étrangère.

Des discours publics et privés contrastés

Le livre révèle aussi que Kamala Harris a adopté une posture plus sévère en public. Elle a critiqué l'invasion israélienne à Gaza, promettant de ne pas « rester silencieuse » face à la souffrance palestinienne.

En privé, les discussions entre Harris et Netanyahu étaient cependant plus conciliantes, ce qui aurait irrité le Premier ministre israélien.