Ce 14 août fût le cinquième samedi de manifestations françaises contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale. Une équipe de Cité 24 a réalisé quatre direct en marge du rassemblement parisien. Une protestation multiformes qui, loin de se limiter au pass sanitaire, ose exiger un autre monde : prioritairement humain, respectueux, libre et démocratique.

"La servitude volontaire, c'est fini !" ; "Vacciné ou pas : contre la sanction permanente / pour un débat apaisé sur les traitements" ; "Le bien-être de l'humanité est toujours l'alibi des tyrans" ; "La responsabilité de chacun implique de vouloir savoir et oser dire (l'Abbé Pierre)"...

Autant d'expressions que l'on pouvait lire sur différents calicots et affiches parsemant la manif anti-pass sanitaire. Un rassemblement populaire qui, selon les sources, a réuni entre 10.000 et 14.000 personnes, ce samedi 14 août, dans Paris. Sur l'Hexagone, selon le ministère français de l'Intérieur, c'est 214.845 personnes, dont 13.900 à Paris, qui ont défilé pour le cinquième week-end consécutif contre le pass sanitaire, Lors de la manif précédente, selon la même source officielle, le total des manifestants français était de 237.000 personnes.

Résumé de notre reportage lors de la manifestation contre le pass sanitaire, le samedi 14 aout 2021.

Le pass sanitaire et ses licenciements

A travers le cortège, une infirmière syndiquée brandit une pancarte qui associe plusieurs dates historiques d'insurrection ou soulèvement révolutionnaires (1789 - 1946 - 2021). Pourquoi notre année y est-elle inscrite ? Car, selon elle, "le pass sanitaire est synonyme de licenciements". "Ma place est donc dans la rue pour défendre les salariés contre les licenciements qui sont injustifiés", enchaîne la manifestante.

"On sort d'une crise sanitaire, précédée par une année de grève du personnel hospitalier et soignants (à cause de l'absence de moyens, pour les heures de travail non-rémunérées ou des salaires qui sont inamissibles pour ces personnes qui passent leur vie à sauver celle des autres ! On a un système de santé qui est délibérément détruit par ce gouvernement. Contre les licenciements, il y a le droit de grève, de manifester et la solidarité de classe, entre travailleurs".

Moins de manifestants dans Paris

Si la protestation française anti-pass sanitaire ne faiblit pas, le nombre de manifestants, dans les rues parisiennes, diminue de semaine en semaine. Un constat objectif que fait aussi Jérôme Rodriguez, leader des gilets jaunes et activiste-relais, présent pour la cinquième fois, dans ces manifestations (1:22:30min).

"On est un peu moins nombreux que la semaine dernière : entre 9000 et 10000 personnes. C'est l'estimation que j'ai reçue des officiers de liaison, de ceux qui gèrent la manif : on est à peu près d'accord sur ce nombre de manifestants", déclare Rodriguez, avant de préciser : "Je pense que ce n'est pas Paris qui est prépondérant. La valeur de la colère, on l'aura à l'échelle nationale sur toutes les villes de province. Ce n'est pas un mouvement parisien - de toute manière, le parisien, tu le vois pas ! Tu n'as que du banlieusard -, mais principalement provincial car la colère est à l'échelle de la nation."

"Un mouvement protéïforme"

Ravi de la présence de nombreux manifestants belges, l'activiste français ajoute : "J'ai vu des Suisses, des Belges, des colombiens, des péruviens, des rebeus, des renois, des Français. C'est un mouvement protéiformes qui reprend l'ensemble des citoyens vivant en France. Et tout ce qu'on peut entendre comme saloperies sur les différents médias [mainstream], n'est pas révélateur de ce que sont les gens ici, aujourd'hui. Ce sont des gens qui sont entrés sur le marché de la colère parce que 'Macronnews' les y envoient. Il est donc normal qu'on soit dans la rue et qu'on manifeste contre cette loi".

Quelles suites à la rentrée ?

Selon Jérôme Rodriguez, la protestation ne peut que s'amplifier à la rentrée. "On essaye d'agglomérer un maximum de monde pour la rentrée. Là, j'ai quelques échos de comment ça se passe dans les campings. On les fait pas chier avec le Pass : ils peuvent aller à la piscine, au bar et à la plage. Quand ils vont revenir au réel, à la rentrée, ça va être très compliqué... Mon objectif n'est pas que les gens s'énervent, mais d'installer une table pour dire, montrer et démontrer qu'il y a quelque chose qui ne va pas en France. Cela fait deux ans et demi qu'on le crie. On nous dit que notre président est sourd ; je dis qu'il n'y a pas plus sourd qu'un mec qui ne veut pas entendre !"

Et l'homme de conclure : " Ces manifs ne sont qu'un début... En Chine, un mec comme moi, il disparaît. Pas en prison : je disparais et on ne me retrouve plus ! Mais on y arrive à cette société de surveillance généralisée, de citoyens surveillant d'autres citoyens, de payer son train plus cher si tu marches pas dans les clous, etc. On a trop laissé faire et on a désintéressé les gens de la politique ! Or, si on a été capable de mettre au pouvoir ceux qui y sont, on est aussi capable de les enlever [...] Renversons d'abord la table et discutons des convergences par la suite."

Au cours de la journée, l'équipe de Cité24 a également interviewé plusieurs citoyens et d'autres gilets jaunes, en faveur d'une nouvelle constitution française s'inspirant des préceptes de la démocratie directe... Précisons qu'à l'exception de quelques échauffourées, la cinquième "manif anti-pass" s'est globalement déroulée sans incidents violents.

Pour plus d'infos et d'interviews, Cité24 vous invite à visionner ou revisionner ses reportages.