Les étudiants sont dans une difficulté financière de plus en plus extrême. Cela dure depuis plusieurs années maintenant mais depuis le confinement dû à la crise sanitaire du covid, les choses ont empiré. Certains sont forcés de faire la file aux Restos du Coeur ou de logement dans des conditions que beaucoup qualifient d'indignes (surpeuplement, insalubrité, loyers trop chers, etc.). Aujourd'hui, la région Île-de-France a décidé d'agir et de réquisitionner des chambres d'hôtel.

Le mal-logement touchent une proportion croissante d'étudiants en France. La précarité les touche particulièrement et la pandémie du covid n'a rien arrangé. Cela a même semble-t-il empiré les choses pour eux.

Cité24 avait rappelé leur situation de pauvreté parfois extrême. Ils avaient été poussés par centaines (rien que dans un quartier parisien) à se tourner vers l'aide alimentaire (Restos du Coeur, etc.).

50 chambres d'hôtel pour les étudiants

La région Île-de-France dont fait partie la capitale (la première ville de France où les étudiants se trouvent) a agi. Elle a réquisitionné en urgence des dizaines de chambres dans deux hôtels du groupe Accor. C'est un geste fort qui symbolise bien le besoin qu'ont tous ces étudiants d'être logés dans des conditions correctes.

Au total, 50 chambres ont été réquisitionnées pour les étudiants d'ïle-de-France.

Côté logement, la situation est tout aussi critique. En effet de nombreux étudiants n'ont pas de quoi se loger correctement... parfois de se loger tout court. Grâce à ce dispositif, les étudiants pris en charge ont l'assurance d'avoir un toit au moins jusqu'à la fin du mois de juin. Qu'en sera-t-il après ? Ce n'est pas précisé.

Le coût de cette opération de relogement pour la région est élevé. Il est de 900.000 euros.

Un confort rudimentaire malgré tout

Ces hôtels réquisitionnés ne sont pas non plus des grands lieux de luxe. Ils Saint-Ouen et au niveau de la porte de Châtillon. Les parisiens savent que ce n'est pas un quartier des "beaux coins".

Une étudiante a témoigné sur Europe 1 : "Il y a un lit, j'ai une table", en parlant de cet hôtel. Remarque qui en dit long. La chambre est sommaire : une fenêtre, de la peinture rose et blanche, quelques affiches au mur… Le confort n'est pas non plus très élevé : douche et toilettes sur le pallier, ou encore la vue sur le périphérique parisien pour une pièce de dix mètres carrés. "L'endroit où j'étais, c'était un studio que je partageais. Je dormais sur le canapé. Il y avait beaucoup de bruit, je ne pouvais pas me concentrer. C'était un peu difficile pour moi", a dit l'étudiante.

De plus, ces étudiants sont suivis par la Croix Rouge. Virginie Tremelay, du pôle exclusion de la Croix-Rouge explique : "On a des jeunes qui n'étaient pas forcément à la rue mais qui étaient sur un mal-logement". Elle ajoute : "Beaucoup nous ont dit qu'ils étaient chez des amis. Sauf que c'était souvent un petit studio et qu'avec la crise sanitaire, ils sont les uns sur les autres et ne se supportent plus. Ils ne peuvent pas cuisinier, suivre le cours."

Ces conditions précaires accentuent le décrochage scolaire. En tout et pour tout, la réquisition doit porter sur quatre hôtels pour une centaine de chambres à disposition des étudiants précaires.