Ce lundi 1er mars, les reporters de terrain de Cité24 se sont rendus sur les campus universitaires de l'Université Libre de Bruxelles. Sur la partie "Solbosch" du campus, des étudiants manifestaient pour leurs droits. Du côté de la Plaine, des sans-papiers occupaient un bâtiment. Deux théâtres de lutte politique a priori différents mais qui, toutefois, semblent rapprocher leurs acteurs respectifs.

La semaine dernière, Cité24 avait pu constater une convergence des luttes entre les étudiants de l'Université Libre de Bruxelles et les sans-papiers.

Pour ce qui des étudiants, la vigueur dans les revendications n'a pas faibli d'un pouce. Ce lundi encore, ils se sont rassemblés en nombre pour dénoncer leur précarité. Ils étaient plusieurs centaines pour le deuxième acte de leur mobilisation.

A la tribune, une étudiante a pris la parole. Elle a dit : "Ne vous dites pas que vous êtes dans une situation confortable. Nous ne sommes pas dans une situation confortable".

Par ailleurs, on a entendu des slogans entonnés comme "Police partout, justice nulle part" ou encore "Nos vies valent plus que leurs profits".

Il y a également eu des témoignages d'étudiants sur leur situation de vie difficile au quotidien. C'est d'ailleurs aussi le cas en France. Dans l'Hexagone, certains étudiants ont du faire la file à l'aide alimentaire et vivent dans des conditions parfois insalubre. Des restaurateurs se sont même organisés pour leur préparer des plats bénévolement, bien qu'ils soient aussi en difficulté avec le covid.

En Belgique, le message des étudiants bruxellois est clair : ils lutteront solidairement pour dénoncer leur précarité.

Les étudiants n'ont pas dit leur dernier mot et comptent se rassembler encore, lundi prochain, 8 mars. Ce sera le troisième événement de ce type.

L'occupation des sans-papiers

Après avoir manifesté sur le campus du Solbosch, les étudiants avaient rendu visite aux sans-papiers basés au campus de la Plaine de l'ULB-VUB. Cela avait été tout à fait spontané, lundi dernier, 22 février.

Cité24 avait filmé la scène, notamment le moment où les étudiants s'étaient placés en cercle. Ils avaient alors jeté leurs cartes d'identité au sol, en soutien aux sans-papiers. Un geste fort que nos caméras avaient capté.

Hier encore, Cité24 est revenu au campus de la Plaine pour donner à nouveau la parole aux sans-papiers occupant un bâtiment.

Un des membres, Hossein, du collectif des sans-papiers a ainsi expliqué à Cité24 : "L'union des sans-papiers a trois occupations".

Un autre occupant des lieux a déclaré : "Nous avons besoin de papiers pour travailler. Notre but n'est pas de toucher les aides sociales du CPAS." Ce dernier a, semble-t-il, voulu essuyer les critiques d'une partie de l'opinion les attaquant.

Ce même occupant a déclaré : "Il est certain que nous continuerons cette occupation jusqu'à ce que nous ayons obtenu la régularisation". Le message est clair et net.

On peut donc dire que même si les objectifs des étudiants et des sans-papiers ne sont pas stricto sensu les mêmes, ils entrent dans une dynamique commune. Il s'agit principalement de l'obtention de plus de droits sociaux (ou socio-économiques) et de reconnaissance du pouvoir politique en place.