Lors de la manifestation du 24 janvier à Bruxelles contre les violences policières et la justice de classe, il y avait eu des arrestations massives. Plusieurs centaines de personnes, dont des mineurs avaient été interpellés administrativement. Le bourgmestre Philippe Close avait même fait la leçon aux parents d'avoir "laissé leurs enfants venir". Aujourd'hui, les parents agissent. Ils ont décidé de déposer plainte contre la police.

Cité24 avait fait état du nombre impressionnant de policiers qui avaient été déployés. En effet, ils s'étaient placés tout autour de la manifestation de ce 24 janvier, dans l'après-midi, au Carrefour de l'Europe, à Bruxelles. Les photos parlent d'elles-mêmes.

En fin de manifestation, ils avaient procédé à des arrestations en masse, au motif que les "participants refusaient de quitter les lieux". La manifestation avait été autorisée de 14h à 15h.

Parmi les interpellés et emmenés aux casernes d'Etterbeek (seul endroit ou presque qui pouvait accueillir tant de personnes), il y avait 86 mineurs.

Dépôts de plaintes contre la police par les parents

Certains parents (de 8-9 familles) des jeunes qui ont été arrêtés ont décidé de réagir. Ils se sont réunis par visioconférence. Ils ont décidé qu'ils iraient chacun, individuellement, porter plainte contre la police au Comité P (police des polices).

Le Comité P a déjà, à l'heure qu'il est, enregistré une première plainte d'un des parents concernés.

Témoignage choquant d'un jeune

Parmi les jeunes qui avaient été arrêtés, l'un d'eux s'est retrouvé à l'hôpital. Sa mère était venue le chercher et avait constaté des blessures sur son corps.

Un autre jeune, Pirly, 16 ans, a été dans le détail de ce qu'il a vécu.

Alors que son père venait le chercher aux casernes d’Etterbeek, le jeune Pirly s’est levé à l’appel de son nom pour être remis en liberté. "Là, j'ai reçu deux claques d’un policier", explique-t-il.

Dans la foulée, Pirly déclare qu'il "a été mis par terre, toujours dans la cellule, et que quatre autres policiers sont arrivés". Il dit avoir été frappé de coups de pied.

De son côté, le père ajoute : “Ils se sont ensuite adressés aux autres de la cellule en disant: ‘Voyez ce qu’il va se passer pour vous si vous bougez encore‘”.

Racisme et sexisme

Ces deux jeunes sont des racisés (d'origine maghrébine et d'Afrique subsharienne). La question du racisme des policiers est ainsi posée. En effet, le père de Pirly a précisé que "son fils est noir".

En conséquence des coups, Pirly a saigné du nez. Un de ses amis qui avait pris sa défense a dû aller à l’hôpital. Son pied était anormalement gonflé.

Par ailleurs, la petite amie de Pirly, dans une autre cellule, a été victime de propos sexistes. Aucun des jeunes présents n'a été violent, selon les témoins et personnes arrêtées.

En outre, les témoignages des jeunes arrêtés et violentés ont été envoyés à la Ligue des Droits Humains (LDH).