Mawda : Seulement 10 mois avec sursis pour le policier tireur (VIDÉO)

10 mois de prison avec sursis pour le policier qui a tiré sur la petite Mawda en 2018.

Le policier qui a tiré sur la petite Mawda en mai 2018 avait fait appel de son jugement. Aujourd'hui, le verdict a été rendu : il n'a écopé que de 10 mois avec sursis et de 400 euros d'amende. Pour certains défenseurs des droits humains, c'est la consternation, mais l'avocate de la famille se dit satisfaite.

Ce jeudi 4 novembre sera un coup dur pour les militants des droits humains. En effet, la 4ème chambre de la cour d’appel du Hainaut a rendu son arrêt concernant le policier ayant tiré dans la tête de Mawda (âgée de 2 ans). De sa propre volonté, et non sur ordre, il avait ouvert le feu sur une camionnette transportant des réfugiés. C'était dans la nuit du 16 au 17 mai 2018.

Victor-Manuel Jacinto Gonçalves est le policier qui a tiré sur la petite Mawda. C'était en mai 2018. Très vite, cette actualité avait suscité une vive émotion et une indignation de la part des défenseurs des droits humains.

Ce policier avait tiré plusieurs coups de feu avec son arme de service sur une camionnette transportant des réfugiés sur l'autoroute, en Wallonie. Il avait été protégé par ses collègues et même par les instances judiciaires, comme l'a documenté le journaliste Michel Bouffioux, dans sa contre-enquête.

Voici une vidéo où il racontait ses investigations sur cette affaire sensible.

Le policier demandait carrément l'acquittement

Le policier espérait, en faisant appel de sa précédente condamnation, être acquitté. C'est du moins ce qu'il avait demandé, via son avocat, Maître Kennes.

"J'ai voulu viser le pneu gauche", a-t-il déclaré à la cour. Pour lui, c'était pour immobiliser le véhicule. Avec cet argument, son avocat avait plaidé l'acquittement, tant lors du premier procès qu'en appel. Cela n'a pas fonctionné.

Des militants des droits humains consternés

Pour ce qui est des réactions de certains militants et défenseurs des droits humains, la pilule passe mal. Ce drame est pour eux le symbole de la "criminalisation" des migrants.

Toutefois, Selma Benkhelifa avocate des parents de la victime, s’est dite satisfaite de la teneur de l’arrêt. Elle l'a fait savoir à la sortie de l'audience.

« Il [L'arrêt - ndlr] rend justice aux parents, en gardant la qualification d’homicide involontaire ». C'est ce que Selma Benkhelifa a déclaré.

Au sujet de la réduction de la peine du policier, Benkhelifa déclare que cela est un point mineur dans la décision rendue. « De toute façon cette peine est assortie d’un sursis ». C'est ce qu'elle a ajouté. Victor-Manuel Jacinto Gonçalves a donc obtenu 2 mois de prison de mois, avec ce jugement en appel.

En outre, ce policier coupable devra aussi s'acquitter de 400 euros d'amende.

Pour la famille de la petite Mawda, la procédure judiciaire pour obtenir justice est à présent close.