Enfermer les gens bien portants, "ce n'est pas le remède". C'est ce qu'a déclaré une psychologue française, du nom de Marie-Estelle Dupont. Elle s'adressait à un professeur et médecin, M. Yves Cohen. Ce dernier appellait à un confinement "réel", comme il a dit. C'est-à-dire comme il y avait eu, il y a un an, en mars-avril-mai de l'année 2020. Pour la psychologue, la solution de sortie de crise est à chercher ailleurs, dans l'augmentation de lits d'hôpitaux en réanimation, par exemple.

Marie-Estelle Dupont, psychologue française, était l'invitée de l'émission «Brunet Direct» sur la chaîne LCI. C'était ce vendredi 26 mars dernier. Il a fallu attendre cette mi-avril pour qu'un "buzz" naisse sur la toile, bien que l'émission ait eu lieu, il y a environ deux semaines.

Un débat avait lieu entre la psychologue et un professeur et médecin, Yves Cohen. Ils évoquaient les mesures sanitaires, notamment le confinement, et leur adaptation concrète dans la réalité d'aujourd'hui. Ils n'étaient pas d'accord.

"Un confinement comme en avril 2020 ? Inconcevable"

Le présentateur de l'émission a posé une question : "Est-ce que vous faites partie de ceux qui souhaitent aujourd'hui que, pour des raisons sanitaires, on reconfine version mars 2020 ?"

Yves Cohen, chef de service de réanimation à l'hôpital Avicenne (à Bobigny, France) a répondu très clairement. "Sur le plan sanitaire, nous, nous partons pour des semaines devant nous parce qu'on n'a vraiment pas compris, on peut dire ce que l'on veut, mais on n'a pas compris du tout ce confinement qui a été annoncé jeudi dernier, qui est totalement illisible. Et on sait que le jour où on décidera d'un confinement complet, on aura encore trois semaines d'entrants en réanimation. Donc, nous, on appelle fortement à un confinement réel, comme ce qui est passé en avril et mars 2020."

Ce n'était pas l'avis de la psychologue Marie-Estelle Dupont. Elle a tenu une autre position. "Mais moi, je ne comprends pas comment un médecin peut soutenir cela avec tout le respect que j'ai pour vous, monsieur, et pour le travail que vous accomplissez." C'est ce qu'elle a dit en préambule à l'attention du médecin Yves Cohen.

Elle a ensuite poursuivi son propos. "Comment, éthiquement, vous pouvez en 2021, au bout d'un an, penser que, enfermer de force des gens qui ne sont pas malades n'a pas un rapport bénéfices/risques absolument tragique ? (...)"

"A 7-11 ans, on ne suicide pas, on joue aux Pokémon"

La psychologue a ajouté : "(...) qu'on enferme des gens bien portants, ce n'est pas un remède ! Vous [Yves Cohen - ndlr] avez prêté serment pour d'abord ne pas nuire."

"On ne peut pas argumenter pour un confinement surtout que si c'était vraiment efficace, on n'en serait pas au troisième. Cela rend les gens fous ! En psychatrie, c'est terrible ce que l'on voit, monsieur. On a eu trois défenestration en dix jours à Robert-Debré, en pédopsychiatrie, chez une population de 7-11 ans. A 7-11 ans, on ne se suicide pas, monsieur, on joue aux Pokémon." C'est ce qu'elle a dit pour finir.

Danger du confinement pour les femmes battues

Par ailleurs, elle a plaidé pour qu'il y ait plus de lits en réanimation dans les hôpitaux. Le médecin Yves Cohen était d'accord sur ce point. La psychologue a, également, fait état des dangers du confinement, notamment pour les femmes.

«Venez dans mon cabinet. Enfin, les femmes battues, les enfants victimes d'inceste, les handicapés qui 'nont plus de travail, on ne peut pas dire que c'est une solution efficace. On ne peut pas se satisfaire de proposer un confinement. Ce n'est pas contre vous que j'en ai, c'est contre cette alternance permanente de confinement ou mort, comme si le fait qu'il y ait des morts justifiait de rendre les autres malades. Non, ça justifie de réformer d'urgence l'hôpital et en attendant, de réquisitionner, puisqu'on est en guerre, les cliniques privées. On a des moyens