C'est arrivé alors qu'allait commencer une distribution de nourriture pour les sans-abris. Ce sont des jeunes dans un quartier populaire de Bruxelles qui ont pris cette initiative, en ce 1er jour du mois de Ramadan, pour les musulman-e-s. Tout se passait sans encombre lorsque sont arrivés des policiers. Ils ont soumis les jeunes présents à des contrôles, au motif du covid. Cette initiative a commencé samedi passé. K., l'éducateur en charge du projet, a dit : "la police vient régulièrement contrôler les jeunes, les mettre sous pression, veut interdire leur action". Le député PTB Youssef Handichi a qualifié le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close, "de shérif qui envoie ses policiers".

Les faits se sont produits ce mardi 13 avril, en fin d'après-midi. Dans un quartier populaire de Bruxelles, qu'on appelle les "5 blocs" (du fait des tours), s'organisait une distribution de nourriture pour les sans-abris de la capitale belge. Cela a lieu chaque jour depuis samedi dernier entre 17h et 19h, et cela continuera normalement durant tout le mois de Ramadan.

Il s'agit d'une initiative citoyenne lancée par des jeunes. Comme on peut le voir sur les photos ci-dessous, ils étaient en train de rassembler des vivres (pains baguettes, bouteilles d'eau, etc.) à destination des démunis, en ce début du mois de Ramadan. C'est là que la police est arrivée, bien que cela se passait sans encombre.

"Les jeunes sans cesse contrôlés"

Les jeunes sont en rage, notamment depuis un événement qui a eu lieu la veille, ce lundi 12 avril, en plus de ces contrôles. "Les flics ont placardé une mère par terre hier. Une femme voilée du quartier. On n'accepte pas qu'on touche à nos mères ".

K, un éducateur de rue était présent. Il se sentait impuissant face à cette scène et ces contrôle de police. "La seule chose qu'ils [les jeunes - ndlr] reçoivent, c'est le contrôle quotidien, et tout sous l'excuse de coovid. Je ne sais plus quoi faire…". Ce dernier a ajouté : "On leur a promis de pouvoir faire une fresque sur le mur, mais les jeunes ne reçoivent pas le matériel pour le faire."

"Le shérif Philippe Close envoie ses policiers"

La conseillère communale PTB à Bruxelles Riet D'Hont s'est indignée de cela. Elle a pris la parole sur les réseaux à ce sujet. "Voici la vie des jeunes des 5 blocs, des logements sociaux centre de Bruxelles. Ces jeunes sont intimidés, menacés, depuis ce week-end, et surtout ce soir par la police de Bruxelles. Ils vont, vu le ramadan, distribuer des paquets de nourriture aux sans abris, réfugiés et sans-papiers qui survivent dans les rues, les gares de la région. J'arrivais à 18h pour encourager les jeunes, et j'étais confrontée par certainement 20 policiers, des camionnettes de police autour."

Youssef Handichi, député bruxelles PTB a appelé à ce qu'on soutienne ces jeunes et que l'on passe chaque jour pour les soutenir et les aider. Il a appelé tous les volontaires à faire des dons de nourriture, boissons, etc.

Par ailleurs, il a qualifié le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close de "shérif qui envoie ses policiers", contre des jeunes des quartiers, "pour les intimider et les menacer". "Les jeunes se sentent réprimés, tout le temps surveillés, tout le temps engueulés, au lieu d'être encouragés dans leur belle action de solidarité." a ajouté Youssef Handichi.

Philippe Close est de plus en plus dénoncé comme un bourgmestre qui laisse faire les violences policières, comme au bois de la Cambre, début avril. Un syndicat de police a lui-même fait état de ce problème au bourgmestre Philippe Close qui n'y a visiblement pas donné suite.