Au début de ce mois de février, le secrétaire d'État à l'asile et à la migration du gouvernement fédéral belge, Sammy Mahdi, avait dit qu'on "ne le ferait pas chanter" et qu'il n'allait "pas régulariser" davantage de sans-papiers. Il faisait écho à l'occupation de l'église du béguinage (à Bruxelles), notamment. L'Union des sans-papiers pour la régularisation (USPR) lui a répondu. "Nous ne lâcherons pas la pression", a-t-elle affirmé.

Sammy Mahdi, secrétaire d'État à l'asile et à la migration du gouvernement fédéral belge n'est pas un partisan de la régularisation massive des sans-papiers. Il avait déclaré début février qu'on "ne le fera pas chanter".

Par cette phrase, il faisait référence à l'occupation de l'église bruxelloise du béguinage, non loin de la place Sainte-Catherine.

"Repartir dans leur pays" a dit Sammy Mahdi

Sammy Mahdi avait déclaré à ce sujet : "Ça n’a pas de sens d’occuper une église ou une mosquée. Il n’y aura pas de régularisation massive". Il avait ajouté : "Je ne suis pas contre le fait que des gens en aident d’autres, par exemple dans un lieu de culte. Mais les gens qui n’ont pas le droit de rester ici doivent repartir dans leur pays".

"Ceux qui veulent introduire une demande de régularisation pour raisons humanitaires doivent le faire suivant les bonnes procédures, pas en occupant une église. On ne me fera pas chanter. Tous les dossiers sont examinés sur une base individuelle", a terminé le secrétaire d’Etat.

L'Union des sans-papiers lui répond

L'union des sans-papiers pour la régularisation (USPR) a voulu répondre à Sammy Mahdi. Elle a écrit : "chaque jour, des centaines de sans-papiers affluent encore vers l’église du béguinage. Elles ne viennent ni pour de l’aide alimentaire, ni pour chercher refuge".

L'USPR a précisé que le but de leur mobilisation est la colère, le désespoir "face à une politique calamiteuse".

"Suggérer aux sans-papiers de « retourner dans leurs pays » - en plus d’une affirmation bête et méchante tout droit sortie du lexique intemporel de l’extrême droite - montre surtout l’incapacité et l’inhabilité du gouvernement à gérer cette question avec un peu de panache et d’intelligence." C'est aussi ce qu'on peut lire dans le communiqué de l'USPR.

L'USPR demande une chose simple : "L’absence de critères et de conditions clairs constitue une approximation démocratique et un vide juridique dont les seules victimes sont les sans-papiers."

L'Union ajoute : "Vous parlez du chantage qu’exerceraient sur vous les centaines de personnes qui réclament des droits équitables depuis l’église du béguinage. Certaines de ces personnes ont été sans-papiers en Belgique durant plus de la moitié de votre vie". Elle rappelle que "nombre d’entre elles sont nées ici".

Bref, l'USPR demande des droits pour les sans-papiers de tous horizons. "Les sans-papiers du béguinage ne relâcheront pas la pression tant qu’un dialogue honnête, débarrassé d’emballage électoral, ne sera pas engagé avec vous autour de solutions concrètes pour régler la situation de dizaines de milliers de personnes en attente de recouvrer un peu de dignité."