Corruption au Parlement européen : Eva Kaili ne sera pas libérée, sa détention préventive prolongée d'un mois. Ses avocats avaient tenté de la libérer en la plaçant sous surveillance électronique. Cela n'a pas fonctionné.

La justice belge a ordonné jeudi le maintien en détention de l'eurodéputée grecque Eva Kaili, 44 ans. Elle a été inculpée dans une enquête sur la corruption par le Qatar au début du mois de décembre, ont annoncé les procureurs fédéraux.

Jeudi matin, la salle du Conseil de Bruxelles en présence des élus socialistes a rejeté une demande de mise sous bracelet électronique. Le tribunal « a prolongé la détention préventive d'un mois », ont indiqué les procureurs dans un communiqué de presse. L'eurodéputée grecque de 44 ans, évincée de son poste de vice-président du Parlement européen le 13 décembre après de premières révélations, a nié la corruption.

« Blanchiment d’argent, corruption, affiliation à une organisation criminelle »

Mais, dans un scandale qui a choqué le Parlement européen et exacerbé les tensions entre le Qatar et l'UE, Eva Kaili a été accusée d'« affiliation à une organisation criminelle », de « blanchiment d'argent » et de « corruption ». Quatre autres suspects ont été incarcérés.

Le 14 décembre, il a été décidé de laisser en prison son compatriote eurodéputé socialiste Francesco Giorgi et l'ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, figure clé du dossier. Un quatrième prévenu, le chef de l'ONG Niccolo Figa-Talamanca, a été condamné à être placé sous bracelet électronique ce jour-là, dans l'attente d'un appel des procureurs fédéraux.

1,5 million de dollars en espèces et 20 perquisitions

L'ancienne présentatrice de télévision et membre controversée du Parti socialiste hellénique (Pasok-Kinal), Eva Kaili, recevait de l'argent du Qatar pour influencer ses décisions politiques en Europe. Toutefois, elle continue de le nier. Selon des sources judiciaires belges, un sac contenant des billets d'une valeur de 150 000 euros a été retrouvé à son domicile à Bruxelles. Mais Kaili « ne savait pas que cet argent existait », a déjà affirmé l'avocat grec Michalis Dimitrakopoulos, et Giorgi « a trahi la confiance » de ses associés.

En Grèce, une saisie judiciaire d'un compte bancaire commun détenu par le couple, ainsi que de 7 000 mètres carrés de terrain sur l'île de Paros achetés via ce compte. C'est ce que nous ont indiqué jeudi des sources judiciaires à Athènes la semaine dernière, à savoir le Parquet financier.

Menée par le juge des finances Michel Claise, l'enquête a donné lieu à 20 perquisitions en Belgique entre le 9 et le 12 décembre, dont les terrains du Parlement européen à Bruxelles. En outre, les enquêteurs belges ont obtenu 1,5 million d'euros en espèces, selon des sources du même tribunal.