Ce mardi 2 mars, une occupation du bâtiment de la CSC (syndicat chrétien) à Bruxelles a été entreprise par les sans-papiers. Toutefois, elle a été avortée assez rapidement. Des policiers en civil ont été insistants pour venir voir ce qui se passait. La CSC, par manque de communication selon Philippe Vansnick, secrétaire fédéral adjoint à la CSC, les a laissé entrer. Cela a amené certains des sans-papiers à "se sentir trahis", selon lui. Ils ont quitté le bâtiment mais les négociations autour de cette lutte continue.
Il y a peu, Cité24 rapportait une tentative de la FGTB (syndicat socialiste belge) de mettre fin à une occupation des sans-papiers de ses locaux. C'était à Bruxelles. La police avait même été appelée par le syndicat. La FGTB avait déclaré que c'était "parce qu'une vente du bâtiment allait avoir lieu". Les sans-papiers, eux, demandaient à ce qu'on leur trouve un autre toit, car il faisait très froid, alors. Ils allaient se retrouver dans la rue à des températures négatives.
La FGTB n'a pas été le seul syndicat qui a fait l'objet d'une occupation. La CSC également l'a été, toujours à Bruxelles, à son siège non loin de la place Saint-Géry. Toutefois, il semble qu'elle était stoppée nette par la CSC elle-même.
Lhoucine Ed Darham, militant de la cause de sans-papiers, a expliqué pourquoi l'occupation a été initiée. "C'est pour forcer les syndicats à se positionner sur la question de la régularisation", dit-il. C'est d'ailleurs ce qu'il avait déjà révélé à Cité24 à l'assemblée générale des soutiens aux sans-papiers à l'église du Béguinage, ce même 2 mars. Voir vidéo du live de Cité24.
Ce que répond la CSC sur l'occupation avortée
Cité24 a contacté Philippe Vasnick, secrétaire fédéral adjoint à la CSC, par téléphone, ce 3 mars, à ce sujet. Il déclare qu'il "n'y a pas eu de descente de police [au siège de la CSC - ndlr]". Il ajoute que les sans-papiers "sont partis gentiment et que ce matin [du 3 mars - ndlr] nous avons reçu une délégation pour travailler ensemble".
La police de Bruxelles "insistante" pour venir sur place
Philippe Vansnick explique que les policiers de Bruxelles ont vu sur les réseaux sociaux l'entrée des sans-papiers. Ils ont alors appelé le syndicat pour "savoir si tout allait bien". La réponse du syndicat a été que "oui, tout allait bien. Nous sommes en train de discuter avec eux".
Ensuite, la police, manifestement insistante, aurait à nouveau téléphoné. Cette fois, elle aurait été autorisée à rentrer dans le bâtiment, par un collègue de Philippe Vansnick. C'étaient trois policiers en civil. "Ils ne sont pas intervenus", ajoute le syndicaliste.
Certains des occupants ont pensé qu'il y avait eu une "trahison de la CSC". C'est d'ailleurs le point de vue de LhoucineEd Darham : "La police ne peut pas entrer dans un bâtiment privé sans autorisation" et il estime toujours aujourd'hui que l'explication n'est pas convaincante.
Mais finalement la négociation a repris pour travailler à la régularisation avec eux. "Mais c'est un combat très long", dit P. Vansnick. "Certains des occupants ont demandé à voir Sammy Mahdi [secrétaire d'Etat à l'asile et à la migration], pensant qu'on peut le voir en un claquement de doigts, ce qui n'est pas si facile".
Philippe Vansnick n'est pas très optimiste au sujet de la position du gouvernement sur la question de la régularisation des sans-papiers.