Cela fait maintenant plusieurs semaines que le vaccin AstraZeneca suscite des méfiances à tout le moins, parmi les citoyens tout comme dans le monde médical. A Nantes, une enquête a été ouverte. Un étudiant est décédé dix jours après avoir reçu son vaccin AstraZeneca. La cause du décès serait "une hémorragie interne causée par une thrombose". Bien que le lien n'a pas encore été fait entre le vaccin et le décès, une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur ce décès du jeune homme de 24 ans.

Un jeune étudiant en médecine âgé de 24 ans a été trouvé mort chez lui, à Nantes. C'était dix jours après avoir été vacciné contre e covid. Son vaccin était l’AstraZeneca. Une enquête judiciaire est ouverte. Les autorités sanitaires étudient le cas. « A ce stade, rien ne permet de faire le lien entre le décès et la vaccination », déclare un porte-parole de l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM). Toutefois, des suspicions sont là.

Cet étudiant, Anthony Rio a été découvert mort, dans le logement verrouillé de l’intérieur, par les pompiers. C'était après une alerte de ses proches et de sa famille, inquiets de ne plus avoir de nouvelles de sa part.

"Hémorragie interne causée par une thrombose"

Dans l’appartement que le jeune homme occupait seul, la police a trouvé un document attestant que l’étudiant en sixième année de médecine et interne au CHU avait été vacciné à l’AstraZeneca le 8 mars. Le parquet de Nantes enquête en recherche des causes de la mort et ordonné une autopsie. Le rapport évoque « une hémorragie interne causée par une thrombose », selon une source proche du dossier. D’autres analyses sont en cours.

Le vaccin AstraZeneca est connu pour ne pas avoir bonne presse. Tant chez les médecins que chez les chercheurs, il suscite une certaine méfiance. Des chercheurs norvégiens avaient, eux, établi un lien formel de cause à effet. L'agence européenne des médicaments (EMA) avait, elle, dit que lien entre AstraZeneca et thrombose n'était pas établi.

Pour la page Twitter de "L'infirmier", c'est choquant. "On n'est pas des cobayes", a-t-elle écrit sur le réseau social.

« Mon frère était en parfaite santé »

Le grand frère avait parlé à Anthony par téléphone la veille. « Il souffrait du ventre mais ne se plaignait pas, ce n’était pas son genre. Il avait quand même décidé d’aller consulter son médecin le jeudi après-midi. Il n’en a pas eu le temps. Il a été retrouvé tôt dans la nuit de mercredi à jeudi. »

De son côté, la famille est perplexe. « Nous nous posons des questions autour du vaccin. C’est inévitable, insiste l’aîné. Parce que mon frère, au-delà d’être quelqu’un de brillant, prenait soin de lui. Il faisait attention à ce qu’il mangeait, il faisait du sport. Surtout, il n’avait aucun antécédent médical, aucune maladie, rien. Il était en parfaite santé. Alors ce vaccin, c’est la seule branche à laquelle on peut se raccrocher pour comprendre ce qui s’est passé. »

Le parquet enquête

Pour l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM), un autre point de vue est soutenu. A ce stade, rien ne permet de faire le lien entre le décès et la vaccination à l'AstraZeneca, selon elle. "Ce cas de décès fait l’objet d’une investigation clinique approfondie par les centres régionaux de pharmacovigilance", dit l'ANMS. D'après le dernier rapport de l’ANSM, publié le 19 mars, il y a eu en France 13 cas (pour plus de 1 041 000 injections du vaccin). Tous les patients étaient en cours de rétablissement.

L’Agence européenne du médicament (EMA) avait exclu la semaine dernière le lien entre la plupart des thromboses et la vaccination par AstraZeneca. Néanmoins, elle poursuit ses investigations. Il s'agit de voir si un lien existe avec deux formes très rares de caillots sanguins (coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) et thromboses des sinus veineux cérébraux). Sont-ils associés à un déficit en plaquettes sanguines ? l'EMA cherche (contrairement aux chercheurs norvégiens qui estiment que le lien est là). Une vingtaine de cas avaient été signalés en Europe, dont un en France, en date de la semaine dernière.