Depuis quleques jours, une équipe de chercheurs de l’hôpital universitaire d’Oslo tentait d’établir s’il existait un lien entre le vaccin AstraZeneca et la formation de caillots sanguins chez trois patients norvégiens. Directeur de cette équipe, le professeur Pal Andre Holme, chef du service hématologie de l’hôpital, a révélé cela. C'était jeudi 18 mars. Trois heures avant que l’Agence européenne des médicaments ne livre ses conclusions, qu’il était désormais convaincu que le vaccin était responsable. Un contraste inquiétant pour certains.

Ce jeudi 18 mars, le professeur norvégien Pal Andre Holme a déclaré : "Nous avons obtenu des résultats susceptibles d’expliquer l’évolution clinique de nos patients hospitalisés". Il ajoute : "Ces résultats soutiennent l’hypothèse, que nous avions avancée plus tôt, selon laquelle ces patients ont développé une forte réponse immunitaire, ce qui a conduit à la formation d’anticorps, qui peuvent affecter les plaquettes et ainsi provoquer un thrombus (un caillot sanguin - ndlr).

Ce lundi 11 mars dernier, les autorités sanitaires du royaume avaient annoncé le décès d’une des trois personnes, hospitalisées quelques jours plus tôt, après avoir reçu le vaccin AstraZeneca que la France vient de réautoriser.

C'était une soignante, qui était âgée de moins de 50 ans. Elle était en bonne santé avant son vaccin. Les médecins norvégiens ont enquêté, par ailleurs, sur un second décès, chez un quatrième patient. Cette personne était aussi du personnel médical. C'était un soignant d'environ 30 ans. Celui-ci a succombé à une hémorragie cérébrale ce vendredi 19 mars. Il venait aussi d'être vacciné avec AstraZeneca.

L'agence du médicament norvégienne s'oppose donc à l'agence européenne du médicament. La Belgique, elle, n'a jamais cessé d'octroyer ce vaccins à ces citoyens. Toutefois, en Belgique, comme en France, il est recommandé pour ceux qui ont plus de 55 ans. Une médecin avait témoigné par téléphone et déconseillé, dans la mesure du possible, de se faire vacciner avec AstraZeneca "bien que les patients n'aient malheureusement pas le choix de leur vaccin".

« Directement causé par le vaccin »

Ce 11 mars déjà, le gouvernement norvégien basé à Olso avait décidé de suspendre l’utilisation du vaccin du laboratoire anglo-suédois. C'était une mesure de précaution, quelques heures seulement après le Danemark, où une femme de 60 ans a, elle, été victime d’une embolie.

Ce jour-là, l’agence norvégienne du médicament avait pris soin néanmoins de déclarer que le lien avec le vaccin n’était « pas avéré ».

Par ailleurs, elle avait alerté sur « une combinaison très inhabituelle de faible numération plaquettaire, de caillots sanguins dans les petits et grands vaisseaux et de saignements ». Steinar Madsen, son directeur médical de l'agence norvégienne du médicament s'était déclaré circonspect. Il avait dit : « Nous n’avons rien vu d’équivalent auparavant avec d’autres vaccins ».

Il a à nouveau été interrogé sur son niveau de certitude. Il a ainsi parlé d’« indices », mais précisé qu’il « ne voyait aucune autre possibilité aujourd’hui ». Il a ajouté : « il s’agit de patients vaccinés entre trois et dix jours avant qu’ils ne développent des complications graves (...) Nous estimons que cela est directement causé par le vaccin ».